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Les femmes autochtones mémorables dans l’histoire du Canada

Photos of Kenojuak Ashevak; Mary Two-Axe Earley; Angela Sidney; Mikak; Nora Bernard; Jean Cuthand Goodwill

Il est plus que temps d’aborder les lacunes et les incohérences dans nos livres de l’histoire canadienne, surtout les manuels de classe utilisés dans les écoles de l’Ontario. Le Canada est un pays relativement jeune lorsqu’on le compare à la plupart des pays européens d’où sont immigrés bon nombre des premiers colons. Nos livres d’histoire abondent d’exemples sur comment le Canada a été colonisé et « gagné » aux mains des Premières Nations. Qu’en est-il de l’histoire des peuples autochtones du Canada; les Premières Nations, les Métis et les Inuits (PNMI)? Jusqu’à la dernière décennie, les politiques honteuses et souvent de nature génocide de nos gouvernements ont été largement ignorées dans un contexte historique. À mesure que les militants des PNMI continuent de plaider en faveur d’une compensation pour les victimes du système des écoles résidentielles, d’aborder les revendications territoriales et les violations de traités, d’encourager le nettoyage et la protection de l’environnement et d’exiger une action concernant les nombreuses femmes autochtones disparues/assassinées, parmi d’autres questions, il est également important de se concentrer sur plusieurs sœurs autochtones qui ont une importance sur le plan historique. L’histoire du Canada ne débute pas dans les années 1600; il est important d’honorer et de reconnaître la contribution des femmes des PNMI à l’activisme, la préservation des cultures, l’enseignement et le mentorat de la prochaine génération.

Dans un article publié en 2016, « New Journeys – 6 Incredible Indigenous Women Every Canadian Should Know » les femmes suivantes ont été mentionnées : Kenojuak Ashevak (1927-2013), Mary Two-Axe Earley (1911-1996), Angela Sidney (1902-1991), Nora Bernard (1935-2007), Mikak (1740-1795) et Jean Cuthand Goodwill (1928-1997).

Kenojuak Ashevak est née sur l’Île de Baffin et a été une des premières femmes inuites à apprendre à dessiner. Plus tard, elle est devenue une artiste reconnue. Non seulement a-t-elle utilisé une variété de médias pour dessiner et peindre, elle a créé des sculptures en stéatite et des estampes inuites. Ses œuvres ont été reproduites sur des timbres et des pièces de monnaie du Canada et plusieurs de ses estampes, Le Hibou enchanté et Le Lapin qui mange des algues sont reconnues comme étant des œuvres d’art inuites emblématiques. En 1974, elle a été élue à l’Académie royale des arts, nommée Compagnon de l’Ordre du Canada en 1982, a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Queen’s et de l’Université de Toronto et, en 2001, a été intronisée à l’Allée des célébrités canadiennes.

Mary Two-AXE Earley est une femme Mohawk née dans la réserve de Kahnawake, au Québec. Lorsqu’elle s’est mariée à un homme non autochtone, elle a perdu son statut d’Indienne; elle ne pouvait plus vivre dans sa réserve natale ou participer dans sa communauté. Mary a commencé à plaider pour des changements à la Loi sur les Indiens et, en 1968, a lancé la Equal Rights for Indian Women Association. Le Projet de loi C-31 a été adopté au Parlement en 1985 et a permis de modifier la partie discriminatoire et sexiste le la Loi, rétablissant le statut de milliers de femmes des Premières Nations qui s’étaient mariées à un homme non autochtone. Mary a été la première femme dont le statut a été rétabli lors d’une cérémonie à laquelle a assisté David Crombie, alors ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien.

Angela Sidney est une femme tagish qui a passé la majeure partie de son temps à recueillir les récits de son peuple. Cela a permis de préserver les danses, les histoires et la langue; elle a enseigné ces histoires et ces traditions aux enfants. Elle a travaillé avec des linguistes et des anthropologues pour préserver la langue, a enregistré l’histoire orale et a aidé à créer des livres de chansons, d’histoires et de noms d’endroits en tagish. En 1986, Angela est devenue la première femme du Yukon à recevoir l’Ordre du Canada pour ses efforts à aider à préserver la langue et la culture tagish.

Mikak est une des premières femmes inuites à être mentionnées dans l’histoire et elle a joué un rôle primordial dans la création de relations amicales entre les Européens et les Inuits. Elle a été faite prisonnière par un officier de la marine anglaise, Francis Lucas, a été emmenée en Europe pour ensuite être ramenée au Labrador. Il semble qu’elle a appris l’anglais, s’est montrée très charmante et a même fait bonne impression auprès de la royauté britannique. À son retour, elle a aidé les missionnaires à établir la première mission au Labrador.

Nora Bernard est une activiste Mi’kmaq qui a fait campagne en faveur d’une compensation pour les survivante et survivants des écoles résidentielles. Mme Bernard a passé cinq ans à l’école résidentielle autochtone de Shubenacadie et a intenté une poursuite contre le gouvernement. Elle s’est souvent portée à la défense de ses sœurs et frères et d’autres enfants alors qu’elle fréquentait cette école et ses efforts lui ont mérité des coups. Elle a intenté un recours collectif en 1995 au nom des survivantes et survivants de son école, auquel se sont joints des milliers venant d’autres groupes et associations de partout dans le pays. Fait tragique, elle a perdu la vie aux mains de son petit-fils, en 2007, juste avant que le gouvernement envoie des chèques de compensation à des milliers de survivantes et de survivants.

Jean Cuthand Goodwill est une femme de la Première Nation de Little Pine, en Saskatchewan. Elle a été la première Autochtone à devenir infirmière autorisée dans sa province et une des premières Autochtones au Canada à en devenir une. Jean se concentrait sur l’aide aux personnes dans le besoin. Elle a œuvré dans les régions rurales de la Saskatchewan et dans les Bermudes. À son retour au Canada, elle a aidé à fonder la Aboriginal Nurses Association of Canada et en a assumé la présidence de 1983 à 1990. Elle a travaillé en collaboration avec le ministre de la Santé nationale et du Bien-être social, à titre de conseillère, a collaboré avec le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, a enseigné à l’Université de Regina, a siégé au conseil d’administration de l’Association canadienne de santé publique et a été présidente de la Société canadienne de la santé circumpolaire.

Les personnes susnommées ne représentent qu’un petit nombre de femmes autochtones qui ont fait une différence. Il y en a de nombreuses autres comme Nahnebahwequay, Shaaw Tláa, Charlotte Edith Anderson Monture, la Dr Elsie Charles Basque, Ruth Smith, Pauline Johnson, Sharon et Shirley Firth, la DLillian Dyck, Bertha Skye, Sheila Watt-Cloutier, Tanya Tagaq, Marlene Poitras et la « Marcheuse de l’eau », Josephine Mandamin.

Traditionnellement, les femmes autochtones ont occupé une place importante dans nombreuses de leurs tribus respectives, comme des femmes de médecine, des dirigeantes spirituelles, des soigneuses auprès des jeunes, des éducatrices et les détentrices et gardiennes des connaissances culturelles. Les incursions européennes en Amérique du Nord et la maladie qui en est ressortie, parfois l’esclavage des Premières Nations, les politiques génocides, la décimation des connaissances culturelles et de la langue et le dénigrement des femmes en général et en particulier des femmes autochtones, ont tous malmené les cultures et les langues autochtones. Il faut continuer à redresser le cours des choses.

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About Karen Kading
Karen Kading est membre de l’unité de négociation du personnel enseignant, District 11, Thames Valley et membre du Comité provincial sur le statut de la femme.

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